Nouakchott est la capitale de la Mauritanie. Résultat : c’est
un devoir national pour tous les Mauritaniens de venir y
habiter. Aujourd’hui la capitale abrite un tiers de la
population du pays. L’un des deux tiers restant est en route
de l’autre attend une voiture qui le prendrait en stop ou de
quoi payer le taxi-brousses. Je connais cette ville depuis pas
mal de temps. A l’époque c’était une ville où il était
impossibles de vivre.
Nouakchott est la capitale de la Mauritanie. Résultat : c’est
un devoir national pour tous les Mauritaniens de venir y
habiter. Aujourd’hui la capitale abrite un tiers de la
population du pays. L’un des deux tiers restant est en route
de l’autre attend une voiture qui le prendrait en stop ou de
quoi payer le taxi-brousses. Je connais cette ville depuis pas
mal de temps. A l’époque c’était une ville où il était
impossibles de vivre. Aujourd’hui, il est impossible d’y
mourir : on meurt dès qu’on s’en approche. Son problème, à
cette ville, c’est que ce n’est pas une ville unique, c’est
une série de villages mis bout à bout, liés seulement par ce
qui fait détester les villes: la pollution, le stress, le
bruit, les odeurs. Nouakchott étant trop jeune pour avoir une
âme, chacun y emmène la sienne, y reconduit les habitudes de
son village ou de son campement, y reconstitue sa vie tribale.
Mon problème avec Nouakchott c’est que je trouve que cette
ville est une agression permanente.
Je ne parle pas des tracas de la circulation urbaine, mais du
fait même “d’exister” (au sens
en cette ville. Voilà par exemple ma journée nouakchottoise
type : Réveil avec le lever du soleil. Vertiges. Ma peau est
aussi épaisse que celle d’un crocodile quinquagénaire qu’on
aurait fait cuire huit heures durant sur un feu de bois
Comme d’habitude j’ai très mal dormi.
Jusqu’à minuit, on a bu du thé. J’ai essayé de lire un peu, me
suis endormi à la troisième page. A deux heures du matin, un
cortège nuptial klaxonnant m’a réveillé en sursaut. A trois
heures, des gamins faisaient le rodéo avec les bagnoles de
leurs parents sous ma fenêtre. A quatre heures, un âne s’étant
mis à braire, tous les ânes de Nouakchott lui ont répondu,
réveillant les chiens qui, à leur tour, firent chanter les
coqs. La cacophonie ne s’étant tassée que trente minutes plus
tard, je fermai l’Sil au moment où un muezzin insomniaque ou
lève-tôt donnait de la voix – qu’il avait caverneuse comme il
se doit – dans un haut-parleur aux stridences diaboliques,
déclenchant la riposte immédiate du muezzin de la mosquée
voisine, et concurrente, qui, lui, avait un contre-ut à casser
toutes les vitres. Vaincu par la fatigue, je m’assoupis tandis
que les muezzins de la ville, de minaret en minaret, ouvraient
les hostilités. Et comme d’habitude c’est la camionnette du
boulanger, qui a des problèmes d’allumage, qui m’a réveillé.
Il faut aller au boulot. Les mendiants. Quel pourcentage de la
population nouakchottoise représentent les mendiants ? Entre 5
et 10, peut-être ? Je connais beaucoup de mendiants. ils me
connaissent par mon prénom. Nos mendiants commencent à se
professionnaliser. Mon
homme maigre à chapelet et bouc blanc. Je ne connais pas son
nom mais il connaît le mien. A chaque fois que l’on se
rencontre – et on se rencontre chaque jour – il me raconte la
vie de sa famille. Je connais tout maintenant des “maladies de
femmes” de madame le mendiant, tout des oreillons du petit-
dernier “msaykin”, tout de l’aîné qui fait, “alhamdullilah”,
médecine en Syrie…Après le rapport quotidien sur l’état de
la famille, mon mendiant prie Dieu “pour qu’il élève mon
degré” (qui reste en vérité déjà très élevé pour cette heure
matinale), pour “qu’il confonde les Envieux” et “qu’il
multiplie mon Bien”. Et bien sûr, je n’ai pas le choix, je me
fends d’un petit billet. Et le plus souvent, le mendiant,
quand il happe ce billet, devient à ce moment précis plus
riche que moi. C’est la règle du jeu : plus j’en sais sur les
maladies de madame et les études de l’aîné plus je dois
débourser. Ce n’est plus un mendiant anonyme auquel je peux
donner 10 ou 20 UM, non, c’est “mon” mendiant et je me dois
d’être à la hauteur de ses espérances.
Quand “mon” mendiant s’en va les autres mendiants m’assaillent
de toute part et je m’en tire en vidant ma poche. Je devins
ainsi une sorte de PME avec ses salariés. Les mendiants
envolés et s’étant abattu par grappes sur un autre zozo, voilà
les vendeurs ambulants. Non, je n’achète pas de “montre anti-
choc anti-bloc”, non je n’ ai pas besoin d’un “tournevis
américain – 5 clés universel”, non, pas de “6 couteaux et 6
fourchettes à prix d’ami”, non, pas de “réémetteur-télé”, non,
pas de “la douzaine de slips-coton”. Non, je ne “donne” rien,
non, je ne “dis” pas “rec”, je ne “discute” pas, je ne rien.
Je veux la paix. Mon bureau. Je ferme à double tour. Je suis
au bord des larmes. Je m’affale sur mon siège, la tête entre
les mains. On frappe à la porte. Discrètement. Puis de façon
de plus en plus insistante. Deux personnes se relaient.
Chacune y va de sa rafale. J’ouvre, hébété. Est-ce la fin du
monde ? Non, “on nous a dit que tu étais là, c’était pour
saluer c’est tout”; “ouay, ouay, renchérit l’autre, on a vu ta
voiture, et comme ça fait longtemps… C’est tout…”. C’est
tout ? Que non ! “Je sais gaa que ce n’est pas le moment, mais
je suis en dèche. Tu peux me dépanner” ?
Pas maintenant, demain, peut-être , ou après demain. Ou la
semaine prochaine. Des visiteurs. Du thé ? Si, si, du thé. N’y
a-t-il donc pas de zrig, ici ? Si, si, du zrig. On peut
téléphoner ? Évidemment, voyons, appelez Honolulu si vous
voulez. De thé en zrig en coup de téléphone en copain en dèche
en vieux cousin dans l’embarras, on en arrive au coucher du
soleil, estomac tordu, bave à la commissure des lèvres,
cheveux hirsutes, gorge sèche. On rentre chez soi. A la
maison, d’autres visiteurs et d’autres problèmes. Le piège.
L’idée m’est venue que, dans nos relations avec les bailleurs
de fonds, on pourrait s’inspirer de la technique de “mon”
mendiant. On va voir par exemple le directeur du FMI ou de la
Banque mondiale, on ne lui laisse pas le temps de placer un
mot et on lui raconte comment ça va à Djigueni, les pluies à
Méderdra, l’électricité à Aoujeft, la rage de dents du Wali de
Nouakchott, les fièvres de tel sénateur, les humeurs du
ministre. Plus ils en sauront, plus ils nous donneront
d’argent. Et quand nous rentrerons chez nous, nous dirons ce
que dit probablement mon mendiant : “Quels cons !”
Feu Habib Ould Mahfoud
المصدر ّ(وكيبديا):
مارتن هايدغر (بالألمانية: Martin Heidegger)، فيلسوف ألماني (26 سبتمبر 1889 – 26 مايو 1976)، ولد جنوب ألمانيا، درس في جامعة فرايبورغ تحت إشراف إدموند هوسرل مؤسس الظاهريات، ثم أصبح أستاذاً فيها عام 1928. وجه اهتمامه الفلسفي إلى مشكلات الوجود والتقنية والحرية والحقيقة وغيرها من المسائل.
مفهوم الوجودية (l’existence) عند هايدغر:
الوجود الأصيل (Authentique) أو الشعور بالموقف الأصيل:
حيث القلق هو الذي يأتي بالأنية (الأنا) إلى هذا الوجود الذي يسميه هايدغر (الوجود-في-العالم)، وهذه «الأنا» في هذا الوجود تستشعر بصورة قوية بـالعزلة، وهي «الأنا الوحدية» والتي هي (الصورة الأساسية للشعور بالموقف الاصلي)، فالقلق يعري الذات الإنسانية ويساعد الإنسان على تأكيد ذاته وان يكون هو نفسه، فالوجود المفعم بالقلق الوجودي هو الوجود الأصيل عند هايدغر، أفراد قلائل هم الذين يختارون (الوجود الأصيل) وهذا يعني قبولهم في معايشة القلق، وذلك بهدف تأكيد ذواتهم وتأكيد تفردهم كأفراد يسعون إلى معرفة حقيقتهم ومعرفة معنى وجودهم الخاص، وسيكشف لهم (القلق)، لا معقولية الوجود، وأن الحياة لا معنى لها، ولكن مع الاستمرار بها فالإنسان هو الذي يمنح الحياة معناها والوجود معقوليته، والقلق يحث ويدفع الإنسان إلى البحث عن ماهيته التحقيقية المحتجبة، وهو في الفلسفة الوجودية صانع لنفسه عبر ذاته التي يستحثها القلق، وأن يكون الإنسان هو ذاته فهذه صفة من صفات الوجود الأصيل، إلا أن الذات لا يمكن أن تكون هي نفسها إلا إذا تمتعت بالحرية.
الوجود الزائف(Inauthentique) أو المبتذل:
يرى هايدغر أن الأنية لها القدرة على الاختيار بين هذين الوجودين (الوجود الأصيل أو الوجود الزائف) الذي كشفهما له القلق، وفي الوجود الزائف تستغرق الأنية (الأنا) في العالم والوجود الجماعي (L’être communautaire)، والذي هو «ضرب من عدم الوجود»، وهذا معناه (ألا يكون المرء ذاته، وهنا تصبح الأنية ــ بصورة إيجابية ــ شيئاً آخر غير ذاتها) فالأنية ستكون هناك دوماً فيكون سيان عندها ما يحدث في الحياة أو لا يحدث شيء، وهذا هروب للأنية (الأنا) من القلق، وعندما تهرب فإن الوجود التي هي فيه سيكون في مرحلة «السقوط»، ثلاث سمات رئيسية تميز هذا السقوط الذي يؤدي إلى الوجود الزائف:
*** الثرثرة اليومية (bavardage): حيث تقطع الأنية (الأنا) كل صلة لها بالوجود الأصيل، وحيث تصبح هذه الثرثرة مقياس لمعرفة المرء.
*** الفضول الزائف (curiosité): حيث الدافع له هو الهروب من الذات، والتسلية، والضياع في الأشياء، وهو يحجب الطبيعة الأصلية للإنسان فيغدو لا رغبة له بفهم الوجود والنفاذ إليه، فالفضول يقدم للأنية أسوأ خداع إذ تتوهم هذه الأنية أنها تحيا حياة حقيقية غير زائفة.
*** الالتباس (equivoque): وهذا يحدث عند الإنسان عندما يصل إلى مرحلة من الابتذال، فيصعب عليه التمييز بين الحياة الحقة الأصيلة والحياة المبتذلة. إن هذا الوجود الذي أطلق عليه هايدغر اسم (الوجود المبتذل) هو وجود مع الناس الذين لا يريدون العيش مع القلق، فيتملصون بكل وسيلة للابتعاد عنه وعن قصده، فلا يهمهم «تأكيد الذات» أو تأكيد تفردهم أو معرفة ذواتهم، فهم لا يتحملون متاهات القلق، لذا فإنهم يسعون إلى التخلص منه بالانغماس في الحياة اليومية الروتينية رافضين الخروج من عبوديتهم لها، مبتعدين عن أية محاولة تقودهم إلى البحث عن معنى الوجود أو البحث عن ماهيتهم الحقيقية. السقوط هو الهروب من القلق والعزل.
acacia radiana:
السَنْط أو الطَلْح أو القَرَظ أو الأَكاسيا (باللاتينية: Acacia) جنس نباتي من الفصيلة البقولية. يضم 1300 نوع منها 960 نوعا أصيلا في أستراليا. أنواعه من الأشجار والشجيرات.
الصنف الموجود في موريتانيا هو : السنط الصمغي (الطلح) Acacia gummifera
mendiant traitant :
في فرنسا يجب على كل مواطن ان يختار “طبيبا مداويا” يكون الخبير الأوحد في حالته الصحية, فقام الكاتب هنا بإسقاط هذا المفهوم على “المستجدين” فلكل “مستجد موكل به”
المصدر ّ(وكيبديا):
مارتن هايدغر (بالألمانية: Martin Heidegger)، فيلسوف ألماني (26 سبتمبر 1889 – 26 مايو 1976)، ولد جنوب ألمانيا، درس في جامعة فرايبورغ تحت إشراف إدموند هوسرل مؤسس الظاهريات، ثم أصبح أستاذاً فيها عام 1928. وجه اهتمامه الفلسفي إلى مشكلات الوجود والتقنية والحرية والحقيقة وغيرها من المسائل.
مفهوم الوجودية (l’existence) عند هايدغر:
الوجود الأصيل (Authentique) أو الشعور بالموقف الأصيل:
حيث القلق هو الذي يأتي بالأنية (الأنا) إلى هذا الوجود الذي يسميه هايدغر (الوجود-في-العالم)، وهذه «الأنا» في هذا الوجود تستشعر بصورة قوية بـالعزلة، وهي «الأنا الوحدية» والتي هي (الصورة الأساسية للشعور بالموقف الاصلي)، فالقلق يعري الذات الإنسانية ويساعد الإنسان على تأكيد ذاته وان يكون هو نفسه، فالوجود المفعم بالقلق الوجودي هو الوجود الأصيل عند هايدغر، أفراد قلائل هم الذين يختارون (الوجود الأصيل) وهذا يعني قبولهم في معايشة القلق، وذلك بهدف تأكيد ذواتهم وتأكيد تفردهم كأفراد يسعون إلى معرفة حقيقتهم ومعرفة معنى وجودهم الخاص، وسيكشف لهم (القلق)، لا معقولية الوجود، وأن الحياة لا معنى لها، ولكن مع الاستمرار بها فالإنسان هو الذي يمنح الحياة معناها والوجود معقوليته، والقلق يحث ويدفع الإنسان إلى البحث عن ماهيته التحقيقية المحتجبة، وهو في الفلسفة الوجودية صانع لنفسه عبر ذاته التي يستحثها القلق، وأن يكون الإنسان هو ذاته فهذه صفة من صفات الوجود الأصيل، إلا أن الذات لا يمكن أن تكون هي نفسها إلا إذا تمتعت بالحرية.
الوجود الزائف(Inauthentique) أو المبتذل:
يرى هايدغر أن الأنية لها القدرة على الاختيار بين هذين الوجودين (الوجود الأصيل أو الوجود الزائف) الذي كشفهما له القلق، وفي الوجود الزائف تستغرق الأنية (الأنا) في العالم والوجود الجماعي (L’être communautaire)، والذي هو «ضرب من عدم الوجود»، وهذا معناه (ألا يكون المرء ذاته، وهنا تصبح الأنية ــ بصورة إيجابية ــ شيئاً آخر غير ذاتها) فالأنية ستكون هناك دوماً فيكون سيان عندها ما يحدث في الحياة أو لا يحدث شيء، وهذا هروب للأنية (الأنا) من القلق، وعندما تهرب فإن الوجود التي هي فيه سيكون في مرحلة «السقوط»، ثلاث سمات رئيسية تميز هذا السقوط الذي يؤدي إلى الوجود الزائف:
*** الثرثرة اليومية (bavardage): حيث تقطع الأنية (الأنا) كل صلة لها بالوجود الأصيل، وحيث تصبح هذه الثرثرة مقياس لمعرفة المرء.
*** الفضول الزائف (curiosité): حيث الدافع له هو الهروب من الذات، والتسلية، والضياع في الأشياء، وهو يحجب الطبيعة الأصلية للإنسان فيغدو لا رغبة له بفهم الوجود والنفاذ إليه، فالفضول يقدم للأنية أسوأ خداع إذ تتوهم هذه الأنية أنها تحيا حياة حقيقية غير زائفة.
*** الالتباس (equivoque): وهذا يحدث عند الإنسان عندما يصل إلى مرحلة من الابتذال، فيصعب عليه التمييز بين الحياة الحقة الأصيلة والحياة المبتذلة. إن هذا الوجود الذي أطلق عليه هايدغر اسم (الوجود المبتذل) هو وجود مع الناس الذين لا يريدون العيش مع القلق، فيتملصون بكل وسيلة للابتعاد عنه وعن قصده، فلا يهمهم «تأكيد الذات» أو تأكيد تفردهم أو معرفة ذواتهم، فهم لا يتحملون متاهات القلق، لذا فإنهم يسعون إلى التخلص منه بالانغماس في الحياة اليومية الروتينية رافضين الخروج من عبوديتهم لها، مبتعدين عن أية محاولة تقودهم إلى البحث عن معنى الوجود أو البحث عن ماهيتهم الحقيقية. السقوط هو الهروب من القلق والعزل.
acacia radiana:
السَنْط أو الطَلْح أو القَرَظ أو الأَكاسيا (باللاتينية: Acacia) جنس نباتي من الفصيلة البقولية. يضم 1300 نوع منها 960 نوعا أصيلا في أستراليا. أنواعه من الأشجار والشجيرات.
الصنف الموجود في موريتانيا هو : السنط الصمغي (الطلح) Acacia gummifera
mendiant traitant :
في فرنسا يجب على كل مواطن ان يختار “طبيبا مداويا” يكون الخبير الأوحد في حالته الصحية, فقام الكاتب هنا بإسقاط هذا المفهوم على “المستجدين” فلكل “مستجد موكل به”
une plume d’or
rehmetou ellahi aleyhi